Mes premières expériences d’improvisations calligraphiques en public ont été réalisées sur la composition « L’adoration des mages » du violoniste Christian Clavère.
C’est en 2016 et plus précisément le 21 juin, le soir de la fête de la musique, qu’a eu lieu ma première expérience d’improvisation en public. C’était à Rodez, rue d’Embergue, dans le cadre chaleureux de l’atelier de Serges Delbouis.
Sur une composition de Christian Clavère « L’adoration des mages », interprétée au violon par lui- même et son fils Nathan illustrant la lecture d’un texte de Claude Clément « l’émerveillement », j’ai pu réaliser une demi douzaine de calligraphie sur chevalet.
A cette occasion, à la demande de Jeanne Ferrieu, nous avions projeté de reconduire l’expérience à La Menuiserie de Rodez en juillet 2016. Le texte de Claude Clément avait cette fois-ci été lu par Eléonore Echène.
Au printemps 2017 j’ai eu la chance de pouvoir calligraphier, dans le fabuleux cadre qu’est le prieuré d’Ambialet, une improvisation à l’occasion de l’enregistrement de l’oeuvre de Christian Clavère accompagné de l’excellent flutiste Thierry Cazals.
Résoudre la question de l’écriture verticale à été la plus grosse difficulté à laquelle je me suis confronté pour poursuivre l’aventure des performances calligraphiques en public.
Au delà de la difficulté que peut représenter l’improvisation en public sur une œuvre musicale, c’est principalement le simple fait de passer de la position de travail horizontale à verticale qui m’a demandé le plus de travail. Les outils couramment utilisés pour la calligraphie sur table ne fonctionnent pas sur chevalet. Aussitôt que l’on redresse le calame ou même le pinceau (que je n’utilise que très rarement) pour tracer sur le carton posé sur le chevalet, l’encre retourne vers la main. Ceci pose deux problèmes, l’encre coule en faisant des taches non souhaitées sur la réalisation et le trait manque toujours d’intensité. Tout ceci aboutit bien évidement à une déconcentration qui nuit à la qualité de l’improvisation.
J’ai donc dû travailler à la fabrication de mes propres outils pour pouvoir parvenir à un résultat plus satisfaisant. Deux points essentiels ont été résolus. Premièrement la conception de calames permettant à l’encre de remonter vers la pointe quand on écrit à la verticale, mais aussi la recherche d’encres dont la texture et la fluidité permettent cette prouesse.
Illustrations calligraphiques réalisées en publique sur les contes de Claude Clément avec le musicien Kelasse Marcel Yahou.
En 2018, c’est à la maison du livre à Rodez que j’ai pu réaliser mes premières calligraphies sur le conte « Le Luth Andalou » de Claude Clément. Cette performance à été grandement enrichie de la présence du violoniste Christian Clavère et du oudiste Hamid Faresse
Pour finir l’année 2018, à la Maison des Associations de Rodez puis à la galerie Réplique rue d’Embergue, j’ai calligraphié sur le conte de Claude Clément « Le Masque De Brume » accompagné du percussionniste Kelasse Marcel Yahou. Ce fut alors la confirmation d’un trio qui fonctionne à merveille.
En janvier dernier nous avons tout les trois donné 8 représentations autour de Bordeaux pour la médiathèque de Bassens.
Mon travail sur les contes de Claude ne relève pas de l’improvisation comme ce fut le cas sur la musique de Christian. Sans rentrer dans quelque chose de réellement figuratif la calligraphie autour de conte demande une progression plus construite qui permettre au public de rester dans l’histoire. Les tracés sont plus explicites et les couleurs plus vives afin de respecter une meilleure interaction avec la lecture et la musique.
Cette petite tournée nous a permis de bien rôder notre jeu. Nous sommes prêts pour de nouvelles aventures.
Les prochaines représentations auront lieu à la médiathèque de Millau le vendredi 15 février pour une lecture des « 1001 nuits de la Belle au bois dormant » dans l’après midi et du « Luth andalou » en soirée.