L’éducation artistique c’est apprendre à respirer, apprendre à regarder mais aussi apprendre à aimer.
Une conférence sur la calligraphie, au-delà du simple fait de me permettre de relater l’histoire de l’écriture dans notre culture latine, représente pour moi le moyen idéal d’exposer l’intérêt fondamental que représente l’éducation artistique ; ces pratiques qui nous permettent de développer nos aptitudes à observer, à sentir, à respirer et à s’imprégner d’un sujet.
«L’histoire de la calligraphie latine en quelques images vidéo projetées.»
Formé pour l’enseignement de la calligraphie latine à l’Institut Alcuin de St Cyr sur Loire, ma conférence portait tout d’abord sur l’historique de quelques écritures majeures depuis l’antiquité en quelques images vidéo-projetées. Une douzaine d’écritures sont présentées. Les circonstances de leur apparition relèvent toujours du contexte économique ou politique de l’époque considérée. Sauf pour l’écriture Onciale qui, du IV ème au IX ème siècles s’impose comme l’écriture au service du texte sacré et de l’Amour avec un grand A ; ce qui en fait sans doute la plus belles des écriture.
«Très claire quant à l’implication du souffle et du corps dans l’acte graphique tout autant que dans la relation fusionnelle entre l’artiste et son sujet, la pensée des calligraphes orientaux me semble incontournable.»
Je puise dans trois courants distincts qui se mélangent et s’harmonisent pour construire ma démarche artistique et structurer mon enseignement.
Le point de départ bien entendu reste la calligraphie classique latine à laquelle je reste fidèle. Elle représente pour moi le vecteur de communication le plus respectueux de ma culture. Une tradition calligraphique est adaptée à la littérature qu’elle sert, à une langue, à la philosophie qui lui est propre, à une culture toute entière. Le travail de la lettre latine est ce qui charpente toute ma démarche ; et ma référence suprême en la matière reste, comme pour bon nombre de calligraphe, notre très respectémaître Claude Médiavilla.
Cependant et sans trahir cette intention première je m’inspire aussi de l’esprit qui nourrit les calligraphes orientaux (« La Philosophie de l’Unique Trait de Pinceau ») et plus particulièrement du Sumi-e. Je ne pratique par la calligraphie chinoise ni japonaise mais j’adhère à leur démarche artistique. Ils possèdent une philosophie du trait et de l’art en général d’une grande maturité. Très claire quant à l’implication du souffle et du corps dans l’acte graphique tout autant que dans la relation fusionnelle entre l’artiste et son sujet, la pensée des calligraphes (peintres) orientaux me semble incontournable. Elle nous permet de rectifier nos défauts de perspective concernant l’art relevant sans doute d’une vision quelque peu trop cartésienne de l’esthétique et du beau.
Au plan pédagogique, le calligraphe allemand Martin Andersh m’a été d’un grand secoure. Sa démarche est fondée sur les préalables que sont le développement du sens rythmique et l’apprentissage du sens esthétique de la trace (nous pourrions dire de l’esprit du geste), indépendamment de toute signification ou interprétation d’ordre intellectuelle. Cette approche ouvre sur deux réalités. Tout d’abord elle permet d’aborder le travail de la lettre avec une pertinence graphique déjà nourrie mais aussi de se confronter à l’abstraction armé d’un sens critique éprouvé.
Je remercie l’association PRADIPIKA de m’avoir invité à parler de mon métier ainsi que les sœurs Ursulines du couvent de Malet pour leur accueil et leur infinie bienveillance.
Pour la suite, d’autres conférences sur la calligraphie et la valeur éducative de l’art.
Au-delà de cette conférence, la question que peux représenter l’éducation artistique et plus précisément l’esthétique comme fondement de notre culture se trouve au cœur de mes préoccupation depuis plus de 25 ans. Le sens de l’observation et l’affinité sont les deux premiers chapitres d’un essai sur « La Valeur Éducative de l’Art » que j’ai écrit et publié en 1994. Cet ouvrage est malheureusement épuisé.
Je vous livre un extrait de chacun de ces chapitres. La suite pourra vous être communiquée sur demande par mail.
Et je reste bien entendu disponible pour d’autres conférences concernant la calligraphie, l’éducation artistique et l’état de mes travaux d’atelier et d’apprentissage en milieu scolaire.
En bref
Tournage du prochain film de la section multi-art dans la galerie Xavier Piton, 20 rue Droite à Espalion.
Une quarantaine d’élèves des collèges Denayrouze et Immaculée Conception (plus lycée) sont réunis pour un nouveau projet Multi-Arts autour de Frédéric Bonnet, Pascal Galopin et Xavier Piton. Il s’agit d’un court métrage de fiction avec, pour objectif final, une participation bien réelle à la 4 ème édition du Festival du Blues en Aveyron. Une scène relatant l’exposition de photo du jeune artiste Ben Chiang à pour l’occasion été tournée dans la galerie de calligraphie 20 rue Droite.
A lire pour en savoir plus l’article Centre Presse.
La Calligraphie au service du facteur d’orgues Jean Boissonnade à Laissac.
Le facteur (fabriquant de génie) d’orgue Jean Boissonnade, habitant prêt de Laissac en Aveyron, à fait appel à Xavier Piton pour réaliser les étiquettes des différents jeux d’un nouvel instrument en court (en fin) de fabrication. Ce sont 18 étiquettes écrites en gothique et encadrées de frises de couleurs différentes qui permettront d’identifier les multiples registres de sons de l’orgue.