EXPOSITION « POÉSIE D’AUBRAC »
du 1 septembre au 31 octobre 2018
Galerie BARDIÈRE ET PISSENLITS
2 rue Bardière
12200 LAGUIOLE
sur rendez-vous au 06.14.91.51.33.
« POÉSIE D’AUBRAC », UNE ESTHÉTIQUE SPÉCIFIQUE DE LA CALLIGRAPHIE.
L’Aubrac nous parle. Personne n’y est insensible. Vaste plateau millénaire, mystérieux, à la fois riche et désertique.
Depuis plus de 10 ans maintenant je respire l’Aubrac ! La première fois, ce fut à l’occasion d’un projet mené dans le cadre de l’association Mosaïque à Espalion. Avec pour perspective une exposition à venir, nous avions organisé une sortie découverte guidée par Sylvie Michelin. Mes yeux se sont alors ouverts sur le charme un peu mystérieux, souvent secret des paysages d’Aubrac. Les plantations, les drailles, les mousses et lichens, les tourbières et bien sûr, les cascades. Depuis je reste, comme bon nombre d’entre-nous, fasciné par des ciels qui s’étendent à l’infini de ces étendues désertiques.
L’Aubrac est une source vive. Il vibre et résonne. Il nous chante la complainte mystique du dénuement, révélateur essentiel d’existence.
Sur le plan artistique, outre ce que l’Aubrac peut m’inspirer du point de vue purement graphique (des lignes sobres, des courbes douces, des drailles qui cloisonnent les espaces comme du vitrail…), ce sont les éléments eau, arbre et roche qui nourrissent mon travail. Ils expriment la force et la profondeur de cette pauvreté qui m’impressionnent tant. Pour qui sait regarder (en mode « Petit Prince »), l’aridité de ce paysage outrageusement minéral recèle une vitalité aussi vibrante qu’insoupçonnée ; et chaque élément naturel le chante ou le crie.
Mon parcours, largement influencé par la peinture sumi-e (pratiquée par les calligraphes japonais), m’enseigne à ne pas m’attacher à l’image de cette nature ; mais plutôt à chercher, au-delà de la représentation des choses, la force vitale qui les habite. Mon travail n’est par conséquent pas figuratif mais expressif en ce sens qu’il cherche à montrer l’âme qui habite chaque éléments naturel. Alors il n’y a plus les choses ni les objets de notre observation. Il n’EST plus question que de SUJET, duquel nous voilà absolument concernés. Nous sommes ainsi partie prenante de l’oeuvre.
C’est sans doute la raison pour laquelle une admiratrice entre ce matin dans la galerie et me dit : « Je ne suis pas du tout amatrice d’art contemporain ni d’abstraction mais je vous ai acheté un tableau l’an dernier et je ne me lasse pas de le voir. Je peux rester devant à le regarder un temps infini ».
Une exposition inspirée par une promenade photographique avec pour objectif de capturer puis de révéler l’esprit de ce fabuleux plateau.
La poésie consiste à traduire ce que tout le monde voit en quelque chose de tout à fait intime… et le petit insignifiant devient alors objet d’émerveillement.
Tout d’abord, quelques photos très graphiques évoquent la rythmique spécifique aux paysages d’Aubrac. Des lignes contrastées, à la fois dans la douceur de l’infini et dans la violence et la brutalité du minéral, de la roche. Les tableaux quant à eux déclinent la thématique des éléments que sont la terre, l’eau, l’arbre et la roche. Certains sont issus de l’ancienne collection « Nature Profonde » pour nous parler de « l’Esprit de Notre Terre ». D’autres plus récents évoquent le paysage, les brumes allant jusqu’à l’abstraction où l’eau s’immisce dans les interstices du rocher et de la terre.
La calligraphie est une manière gestuelle d’interpréter les paysages ce qui donne aux créations quelque chose de très dynamique. La roche devient un élément vivant, les brumes et les arbres bougent, l’eau s’infiltre. La vie est là, les choses ne sont pas figées ; ainsi la calligraphie s’adresse tout naturellement à l’intime de notre existence. Elle inspire un sentiment de reconnaissance au sens littéral du terme. En cela tient la définition précise de la qualité esthétique d’une expérience.