Culture et lien social
Un défi lancé par le conseil départemental d’Aveyron au travers d’un appel à projet proposé par l’association Aveyron Culture
Dans le cadre de la MAS (Maison d’Aide Spécialisée) de la Boraldette à St Côme d’Olt le projet « ARTS’MONIES », sous la direction de Anne GARAIX, a fédéré des publics d’horizons différents porteurs ou non de handicapes plus ou moins sévères.
En réponse à un appel à projet émis par Aveyron Culture sur la thématique « Culture et lien social », le collectif ADÉMA a proposé 9 mois d’atelier de calligraphie, musique et cinéma. Le résultat inauguré le 21 septembre 2018 a donné lieu à une représentation musicale (dirigée pas Frédérique BONNET), à une installation (L’Arbre de Vie mis en scène par Xavier PITON) et à la projection du court-métrage « Arts’Monies » (réalisé par Pascal Galopin). (lien film Arts’Monies)
Trois artistes¹ en résidence dans le cadre de la Mas de St-Côme, sont chargés d’oeuvrer sur la question « culture et lien social».
«Nous ne sommes ni des éducateurs, ni des art-thérapeutes. Notre fonction n’est pas ici d’animer des ateliers de loisirs créatifs ou d’initier des personnes à des techniques artistiques. Nous sommes simplement des artistes en charge de faire notre métier avec la mission de réunir et d’associer à notre démarche des publics venus d’horizons divers. Le propos ne serait-il pas en l’occurrence de faire de ce public varié, de son expression, la matière même de notre création ? »
Trois disciplines artistiques aussi différentes que complémentaires : La musique, le cinéma et la calligraphie contemporaine. Trois langages distincts qui cependant s’accordent à reconnaître le souffle et le rythme intérieur comme l’essence-même de toute démarche artistique, comme la source de toute expression du vivant, comme l’esprit-même de tout être quelque soit sa condition.
« Dans notre souffle tient le miracle du vivant. Prendre conscience de notre respiration et s’émerveiller sur les petites choses qui font notre existence au quotidien, qui que l’on soit ». Voici en quoi peut se résumer le projet qu’est l’installation du totem nommé « L’ARBRE DE VIE ».
Le Totem «L’ARBRE DE VIE »: une installation érigée du sol au plafond comme un arbre de la terre au ciel.
Elle est constituée d’éléments de notre vie quotidienne encadrés, mis en coffret, en images ou en écrin puis empilés ou suspendue à la structure. ( Portfolio Arbre de Vie )
Ce sont ces petites choses de la vie de tout les jours qui nous font rester éveillés et avancer chacun selon ses moyens.
Ce sont les objets et outils d’utilisations courantes mais customisés, détournés, de telle manière que le décalage ainsi créé nous permette d’en percevoir l’âme. « Objets inanimés avez-vous une âme » ? N’ayons pas peur de nous amuser à la manière de Marcel Duchamp et sont Urinoir !
Ce sont des photos de choses de tout les jours, de lieu, de personnes ; mais recolorées, maquillées, magnifiées afin de mettre en scène les merveilles qui se cachent au creux des instants qui font notre vie. N’ayons pas peur non plus de « déconstruire » pour mieux reconstruire à la manière de Picasso !
Ce sont les travaux d’arts plastiques qui, quelqu’en soit le niveau de qualité technique ou esthétique, une fois soigneusement mis en scène, vont témoigner de l’inestimable valeur de toute expression de vie.
Ce sont des graffitis (travail sur l’inspiration et l’expiration) qui expriment par leur spontanéité la force du souffle vital présent en chacun de nous. Pourquoi pas les présenter sous forme de mobiles à la Calder, qui s’animeront sous l’effet de notre souffle ou simplement de l’air ambiant ?
Ce pourrait être aussi des modelages de masques primitifs qui nous montreront la toute relativité de l’apparence extérieure (l’image), au-delà de laquelle il nous sera donné de deviner force et mystère qui constituent l’être.
Ce sont des morceaux de lettres manuscrites, comme des bribes d’histoire de chacun d’entre nous, qui vont donner toute la profondeur de la réalisation (l’épaisseur, la densité de sa matière comme de l’histoire).
Ce sont enfin, au creux de l’installation, des émissions audio et vidéo (sur des téléphones mobiles) comme des perles de vie diffusées en boucle.
Le collectif ADÉMA a accepté de s’engager une année supplémentaire avec, pour premier objectif, une participation au festival de la BD d’Angoulème.
A la suite de l’évènement Arts’Monies, n’ayant pu se résoudre à quitter le lieu, les trois artistes ont accepté de maintenir leurs ateliers pour une année supplémentaire. Premier objectif, une collaboration des résidents et public extérieur en vue de leur participation au festival de BD d’Angoulême en décembre 2018. Sur le thème imposé du « partage », un scénario incluant des parties chantées est écrit de manière collégiale. A la suite du festival et durant le premier semestre 2019 ce scénario donnera lieu à la réalisation d’un court métrage.
¹ Le collectif ADÉMA : Frédéric BONNET (musique), Pascal GALOPIN (cinéma), et Xavier PITON (calligraphie arts plastiques).