L’élément essentiel susceptible de justifier cette série de signes s’impose comme étant l’immense plaisir que j’ai éprouvé à tracer. Simplement tracer. Assemblages de un, deux ou trois traits pas plus qui, se conjuguant, vont créer un effet, toujours inattendu. Tel l’enfant qui découvre un nouvel objet en se laissant envahir, des heures durant, par les différentes sensations pouvant être perçues selon qu’il le touche, le caresse, le frotte, le traine ou le cogne. En cela l’expérience se révèle de nature purement esthétique car il ne s’agit là que d’un jeu de sensation, de perception. Je me suis ainsi amusé à faire résonner mon calame sur le papier, sur la toile, sur support blanc ou tramé d’un brou de noix. Mieux que de rechercher à parfaire mes traits en les répétant, j’ai travaillé sur l’inspiration afin que chacune des traces soient différentes les unes des autres. C’est comme une sorte de méditation qui me place dans un état d’esprit très particulier, extrêmement agréable, que je crois pouvoir partager avec le public grâce à cette exposition.